Bienvenue pour ce nouvel article étalonnage.
Au programme : « If I Were you » de Camille Le Cleuziou
Alors pour les détails techniques :
Tournage BMCC 2,5k
Format des Rushs : Prores 422 HQ en flat.
Durée du Film : 11 minutes
Etape 1 : La conformation
Comme bien souvent, j’essaye en premier lieu de toujours faire une conformation avec un XML. Opérant dans un Workflow à distance , j’ai pu récupérer une copie des rushs après quelques allez retours , et un petit passage par la poste, obtenir l’intégralité des plans contenus dans la timeline .
Découverte de l’xml…
Je n’ai pas l’habitude de critiquer une chaine de production car les contraintes nous mènent souvent à faire des concessions dans la gestions des rushs etc. Mais j’ai, en ouvrant ce xml , pu me rendre compte que l’organisation d’un projet de montage est essentielle . En effet un xml donnes toutes les versions des timelines existantes dans le projet, et si vous en avez utilisés 50…. et bien il y a 50 timelines… bonne chance pour trouver votre montage final…
Bon aprés quelques minutes j’ai réussi à obtenir mon montage. et à ajuster mon Davinci pour démarrer.
Etape 2 définir le style pour le début de l’étalonnage.
Lors de l’entretient avec le réalisateur, l’essentiel est de trouver un terrain d’entente sur le rendu final.
Etant donné que le film est basé sur une relation entre des personnages, la proposition d’un dérivé de l’orange and teal me semblait approprié.
Pour exploiter autant que possible les rushs de la BMCC , j’ai également proposé l’émulation d’une pellicule spécifique : Le KODAK 2383.
Etape 3 on commence les tests et le color Grading
La bonne surprise pour ce film était que les plans ont été tournés avec soin. je n’ai dans un premier temps pas trouvé de point impossible à corriger .
On commence avec une scène assez « dénudée »
Dans cette scène j’ai voulu spécifier l’intimité de la scène et faire ressortir les personnages, les 1ères corrections donnent donc un résultat assez sympathique .
On remarque bien l’impact de l’émulation Kodak 2383, Les moyennes lumières sont également remontées vers le orange pour conserver cette ambiance chaude .
Voici quelques exemples des plans qui suivent cette scène.
Pour la scène suivante, les personnages se retrouvent en extérieur.
Comme toujours les étalonnages en extérieur demandent plus de corrections, outre le passage en Kodak, j’ai du rattraper un peu les parties touchées en highlights mais rien de bien méchant. (merci la BMCC)
On peut remarquer l’ajout d’une petite vignette, et un crash volontaire des noirs pour donner un peu de relief à l’image .
La séquence suivante revient dans un intérieur. j’ajuste les corrections et on retrouve un ton équilibré.
On remarque le travail des hautes lumières mais aussi des basses avec le bleu commun à l’orange and teal
Pour cette scène la réalisatrice n’était pas satisfaite de son éclairage de tournage. le trouvant trop fade.
Pour y remédier et en accord avec le scénario, j’ai ajouté une petite lampe de style plafonnier et rajouté également une vignette sur les bords pour adoucir.
La scène devient plus sombre mais renforce également l’action dramatique de l’histoire (mais vous n’avez pas vu le film donc vous ne pouvez pas le savoir 🙂 )
On continue 🙂 ….
La scène suivante prend place sur un terrasse dans la soirée.
On reprend les mêmes codes que pour la 1ère scène en extérieur mais on change la balance des blancs pour être dans la continuité du temps .
On continu d’avancer vers la nuit avec cette fois ci dans une ambiance chaleureuse de bar.
L’éclairage de base de la BMCC étant déjà sympathique j’ai intensifié son impact, le rouge des hautes lumières permettant de rendre l’ambiance plus sympa.
Les contrastes ont aussi été plaqué (mais en partie avec le Kodak 2383)
On remarque des petits masques sur les yeux et en vignettage pour attiré le spectateur …
Nous arrivons au point selon moi le plus compliqué de l’étalonnage du film.
Il s’agit d’une scène de boite de nuit, mais comme vous pouvez le voir les conditions de tournages ne me laisse quasi aucune latitude de couleurs étant donné que tout est rouge ou noir et très sombre.
néanmoins avec l’accord de la réalisatrice : nous sommes arrivés à un résultat intéressant.
L’ajout de contraste limite pas mal les détails mais permet d’axer sur les personnages, volontairement j’ai mis du bleu dans les basses lumières pour contrebalancer la dominante et obtenir ce rendu dégradé.
Et voici la fin
Pour le plan final un retour à la colorimétrie du début avec une petite vignette décentré pour se concentrer sur les personnages
Pas de photo pour ce plan car il dévoilerai la fin du film 🙂
Etape 4 : Le rendu
Pour le rendu, le film n’étant pas destiné a la distribution en cinéma, l’export final est un Prores 422 HQ .
Pour infos environ 1,6go / minutes encodée.
Conclusion
Cet étalonnage, comme à chaque projet montre que le color grading est devenu essentiel dans nos workflows. Un étalonneur pourra, dans pas mal de cas corriger certains aspects de votre film mais pourra surtout lui donner la touche finale à sa compréhension et à son sens artistique.
Dans ce cas présent, je n’ai pas vraiment eu de soucis car les prises de vue étaient bien réalisées mais également l’usage de la BMCC est encore une fois une preuve qu’elle a sa place dans les caméras fictions.
J’espère que ce petit article vous a plu et que vous avez apprécié ce petit débrief visuel.
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à Bientôt
Jordan Motyl